Mémoires de Master 2 soutenus à la Faculté Jean Monnet

Gouvernance de projets de développement durable au Sud
Année universitaire : 2017-18

  • Auteur : Manon Juste
  • Directeur : Laurent Fonbaustier

La place de l’homme dans son environnement : l’enjeu majeur pour la transition vers un nouveau modèle d’évolution de la société française 

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  • Résumé :

    Afin de répondre à notre problématique concernant la manière dont la remise en question de la conception du rapport de l'homme à la nature permet de repenser les possibilités d'évolution de la société française, ce mémoire retrace l’histoire de la conception du rapport de l’homme à la nature de manière transversale à travers notamment les domaines de la religion, la science, l’économie, l’histoire, la philosophie, ou encore le droit. La question centrale abordée ici étant l’intégration de l’homme et de son activité dans la définition de la nature. Nous pouvons retrouver cette double lecture reposant sur l’extranéité et l’intranéité de l’humanité dans de nombreuses ouvrages qui la définissent. C’est sur la conception dualiste occidentale que va se construire le rapport de l’homme à son environnement dans la société française. A la suite de quoi, la dégradation de l’environnement et la crise écologique ont entraîné une réelle prise de conscience au sein de la population française. Cela a favorisé l’introduction d’un nouveau paradigme sociétale : le développement durable. Nous pouvons alors constater que le développement durable, loin de remettre en questions les conceptions qui sont à la base du fonctionnement de notre société – la croissance et le progrès - ne nous permet pas de repenser notre rapport à la nature.

    A la suite de l’observation d’un certain mal-être s’installant dans la conscience collective et à l’effondrement de nos certitudes concernant l’amélioration constante de notre niveau de vie apparaissent alors des incertitudes et des questionnements. C’est alors qu’un grand mouvement va se répandre dans le monde Occidental : la pensée écologique. C’est ainsi qu’en retraçant l’histoire de cette pensée à travers les réflexions de plusieurs auteurs choisis parmi ses fondateurs, nous pouvons observer qu’elle a et a eu un grand rôle dans la réflexion de réinterroger la place de l’Homme au sein de la nature.

    A la suite de quoi de nombreux auteurs, philosophes, psychologues, juristes, sociologues ou encore scientifiques vont développer des réflexions sur la volonté de préserver la planète et de rétablir un lien entre l’homme et son environnement. Nous pouvons notamment citer l’éthique de l’environnement, tentant d’orienter les pratiques de l’humanité à travers une ligne de conduite respectueuse de l’environnement, la théorie Gaïa, basée sur une analyse scientifique qui personnifie la planète Terre, ou encore l’écologie profonde, qui soutient notamment une vision globale de l’environnement en interaction permanente, prenant en compte l’interdépendance de ses membres, incluant l’homme dans la nature, non plus comme deux éléments indépendants. Sans oublier le courant de l’ecoféminisme, qui allie critique de la domination de l’homme – masculin – sous toutes ses formes et protection de l’environnement.

    De plus, cette thématique du lien à la nature va s’infiltrer dans le domaine de la psychologie, notamment avec l’écopsychologie, et dans le domaine du droit français n’est pas épargné et va voir survenir de nouvelles notions, notamment celle de solidarité écologique. A la suite de quoi un outil a été développés afin de tenter d’établir la place de l’homme selon des éthiques et des principes aux antipodes des valeurs sur lesquelles s’est construite la société actuelle : la permaculture. Elle est aujourd’hui, plus qu’un outil, une véritable philosophie de vie tendant à promouvoir la construction de sociétés humaines écologiquement, socialement et économiquement résilientes.

    Étant née à la suite de réflexions agricoles, elle s’inscrit aujourd’hui dans quelque chose de plus grand, une démarche globale pour la transition vers une société autonome, résiliente, respectueuse de l’environnement et s’inspirant de l’observation du vivant. Aujourd’hui, la permaculture s’instaure progressivement en France, notamment à travers des initiatives citoyennes ou encore des collectifs d’habitants qui tentent d’entrer dans une démarche permaculturelle, œuvrant pour le mouvement de la transition. Parmi ces initiatives, on peut notamment retrouver le projet de l’Oasis de Serendip, qui se définit comme « un collectif citoyen s’inscrivant dans ce mouvement de transition, œuvrant pour une société écologiquement et humainement résiliente par l’expérimentation constante de nouvelles manières d’entreprendre et de vivre ensemble. » C’est ainsi que ce projet nous aide à comprendre comment, en remettant en cause les représentations dominantes de la place de l’homme et de son activité dans son environnement, il est possible d’œuvrer dans le sens du mouvement de la transition, pour développer une nouvelle évolution des consciences, de la société et de la planète.

  • Langue du texte : Français
  • Mots-clés : Nature, Environnement, Développement durable, Pensée écologique, Permaculture, Transition
  • Domaine(s) :
    • Développement durable
  • Nombre de pages : 107